Ma famille est très ancienne, comme beaucoup d'autres natifs de notre pays
Certains recherchent, pendant de longues années, les traces de leurs ancêtres
C'est un boulot de titan !
J'ai eu une chance inouï, qui me permet, sans me fatiguer, de remonter loin, très loin, parmi mes ancêtres
Une partie de notre famille est donc partie au 17 ème siècle, s'établir en Nouvelle France,
C'était des gens courageux, des paysans, aventuriers et qui n'avaient pas grand chose à perdre en partant si loin, sauf la vie éventuellement, mais que valaient les vies des paysans à l'époque ?
Et ces gens ont fait souche là-bas, ils ont fait plus de 45 enfants à la première génération, ce qui fait qu'aujourd'hui, plus de 700 000 familles portent notre nom au Canada, mais aussi aux États-Unis et combien portent un autre nom, tout en ayant un ancêtre Gagnon, telles que Céline Dion dont la Grand-mère était une Gagnon où Madonna pareillement, la mère de Stendhal était une Gagnon
Et, pour en revenir à la chance d'avoir une généalogie toute prête, c'est que ces Canadiens ont le souvenir familial chevillé au corps et que pour eux, " le vieux pays" compte encore
Ils y viennent chaque année, nombreux, amenés par leur guide, un célèbre généalogiste, connu dans le monde entier pour ses recherches que ce soit sur notre famille mais aussi pour beaucoup d'autres études.
Il y a plus de 30 ans, mon père, Jean-Paul, rencontrait ce célèbre cousin , né la même année que lui et s'appelant également Jean-Paul Gagnon, et avec son aide et d'autres, cousins lointains du même nom, ils créaient " l'association des Gagnon de France " qui s'allie alors à l'association des " Gagnon-Belzille" Canadienne et ils tissent des liens entre les familles des 2 côtés de l'atlantique
L' association est reprise aujourd'hui par d'autres cousins et cousines après le décès des fondateurs , sauf notre cousin Jean-Paul, toujours bon pied bon oeil à 90 ans et qui continu ses recherches et ses voyages dans le monde
Vous avez compris qu'avec un cousin, célèbre généalogiste, je n'ai pas eu à faire beaucoup de recherches personnelles, si ce n'est qu'a relier certaines dates avec d'autres.
Mon cousin Jean-Paul a écrit une vingtaine de volumes concernant ses recherches, rien que sur les descendants des pionniers, mais il a aussi poussé ses études beaucoup plus loin, pour remonter aux sources de notre famille
Il m' a fait cadeau de ce livre
Je connais mes ancêtres, en ligne directe jusqu'en 1613, pour remonter plus haut, il faut que je demande comment faire à ceux qui sont plus avancés que moi, mais je trouve que c'est déjà pas mal !
D'autant que grâce à Jean-Paul, en partant de l'autre côté, c'est à dire, vers 1270 avec des ex-voto dans des églises et des tombes de chevaliers revenants des croisades, ses recherches l'ont amenées au début de l'aventure humaine de cette tribu
Donc, revenons à nos aventuriers
Je vous résume l'affaire hein ! parce que sinon, on en a pour plusieurs jours.....
Ils s'appelaient Mathurin, Jean, Pierre et Robert Gagnon.
Les 3 premiers étaient frères, le dernier était leur cousin.
Ils venaient d'un hameau du Perche, près de Tourouvre,
Le hameau est aujourd'hui constitué de 5 maisons mais à l'époque il y en avait une dizaine, il s'appelait " la Gagnonnière " et n'était habité, bien entendu que par des Gagnon.....
Mathurin était parti en premier avec un riche marchand qui avait organisé le premier départ, en 1634
Sur place, il mesure les chances de succès, il revient en France et organise le départ de ses frères en 1638
Ils partent en " hommes libres " c'est à dire sans contrats d'engagement, ce que faisaient une grande parti des émigrants percherons qui ne pouvaient pas payer leur voyage, eux payent leur traversée.
Ils s'établissent marchands à la basse ville de Québec, et en 1640, ils acquièrent les premières terres à Château-Richer. Ils mènent l'hiver une vie de négociants et s'occupent de leurs terre à la meilleure saison .
Tous les 3 se marient et fabriquent chacun plus de 10 enfants, en particulier Mathurin, qui épouse en 1647 une jeune personne de ...13 ans qui lui donnera 15 enfants, il a 71 ans lorsqu'il baptise son dernier fils.
C'est cette descendance qui fournira le plus de Gagnon à la Nouvelle France....
En 1643, la demi-soeur des 3 frères vient avec son mari et ses filles également s'établir sur des nouvelles terres et donnera naissance à une autre tribu, mais d'un autre patronyme, les Le Tavernier
C'est en 1654 que le dernier cousin, Robert, vient rejoindre la famille, il reçoit une terre à Sainte Famille, dans l'Ile d'Orléans et de là vient le nom des " Belzille"
En effet, lorsque l'on parlait de la famille, on disait les Gagnon des terres et les Gagnon de belles-iles puis avec le temps, c'est devenu les gagnon-Belzille et les Belzille tout court
Ils ont réussi, après une vie difficile parce qu'ils étaient honnêtes, travailleurs et responsables nous disent les archives familiales, et respect des valeurs familiales figuraient au sommet de leurs priorités
A méditer de nos jours.....
Après la disparition des 4 gagnon, la Nouvelle France venait d'acquérir un nouveau patronyme qui allait se répandre dans les régions de Laprairie, Chateau Richer et Yamachiche, ils étaient déjà 45 à la première génération,
En 1878, à la Rivière -Ouelle, ils étaient déjà si nombreux que l'on décidat de les compter, le total effarant fût de 363 Gagnon, répartis sur 50 familles
Revenons un peu sur notre territoire
Que sont devenus les autres ? il restait un frère à la ferme, Louis, qui avait 5 enfants, 2 filles et 3 garçons
C'est d'eux que je descends en droite ligne
ils sont restés des fermiers, des paysans, il faut aussi se rappeler que l'époque était plutôt à la guerre qu'à la paix
Assez curieusement, on ne sait plus grand chose sur eux, on sait qu'en 1652 Mathurin est revenu en France " pour régler des affaires de famille " mais après ce 3 ème voyage, il n'y avait plus de Gagnon à Tourouvre et il n'y aura plus non plus de voyages en provenance du Canada
Avec les actes de naissances et de mariages, bien entendu on les retrouvent, dans d'autres villages, d'autres villes mais qui est resté à la Gagnonnière, on ne le sais pas
Des Gagnon, on en retrouve beaucoup en Bretagne, en Normandie, dans le sud et même en Italie !
Eglise de Tourouvre , les marches auraient été faites par l'ancêtre de Céline Dion, étonnant non ?
Voilà, si vous voulez en savoir plus, allez à Tourouvre, ça vaut le déplacement, toute la ville vit au souvenir des Canadiens, qui régulièrement font des voyages tout au long de l'année pour retrouver leurs racines
Mais soyons honnêtes, les Tremblay, les Boutin, les Fortin, sont aussi parti du coin.....ils ont dû faire moins d'enfants!